Il est difficile de définir l’hypnose (ou la Transe) : il n’y en a pas une unique. Ce qui paraît évident puisque chaque personne est différente et unique. Les neurosciences ont démontré que ce n’était ni une perte de connaissance, ni un état de rêverie, ni de sommeil.
En hypnose, le système nerveux bascule dans un autre mode de fonctionnement : l’attention est améliorée, la connectivité entre différentes zones du cerveau est meilleure, il y a une régulation émotionnelle, un ralentissement des aires contrôlantes (qui peuvent heureusement être réactivées si les suggestions ne sont pas conformes aux croyances), une production d’images mentales...etc. Il est d’ailleurs à noter que l’Hypnose et la méditation impliquent les mêmes systèmes neuronaux.
De manière générale, nous pouvons affirmer qu’elle suppose déjà une profonde détente pendant laquelle la personne « passe de la périphérie au centre »(T.Melchior) et porte attention à son monde intérieur (sensations, émotions, souvenirs, imagination etc). C’est un état psychique que nous connaissons tous : lorsque l’on est absorbé par la contemplation d’un feu de cheminée, lorsque nous lisons un livre passionnant… Il s’agit alors de l’accentuer.
« Induire un état de Transe, c’est aider une personne à entrer dans un type de relation au monde, à l’hypnotiste et à elle-même. » (T.Melchior) L’hypnose thérapeutique est une auto-hypnose relationnelle dans laquelle la créativité du sujet suit de nouveaux chemins en s’appuyant sur la présence du thérapeute, marquée par un accueil inconditionnel. (pr. Gérard Ostermann) . Plus qu’une technique, c’est « un art du soin », l’important étant l’alliance entre l’hypnotisé et l’hypnotiseur, notamment pour M.Erickson qui parle de relation et de partage affectif : « L’hypnose, c’est une relation pleine de vie qui a lieu dans une personne et qui est suscitée par la chaleur d’une autre personne. »
Il s’agit même d’une communication d’inconscients, le thérapeute étant lui-même en transe, tel un chaman.
« Tout se passe comme si la libération psychique du potentiel de l’hypnotisé passait par son intrication consolidée avec la personne de l’hypnotiseur » (R.Evrard)
Le langage a un rôle majeur dans une séance et en terme de suggestion, l’hypnotiseur propose, le sujet dispose, tout en favorisant et en respectant l’autonomie et la liberté de la personne. M.Erickson préconisait d’ailleurs une approche utilisationnelle, utilisant le plus possible ce que le sujet apportait.
Selon lui, l’hypnose permet un accès à l’inconscient qui peut participer à la guérison. L’inconscient, en tant que tout ce qui n’est pas conscient, est plein de ressources mais il est enchâssé dans une gangue plus ou moins épaisse de croyances limitantes conscientes. Ainsi, l’hypnose permet de se détacher de ses différents rôles, masques, systèmes de pensée normatifs et nous remet en contact avec notre pouvoir de liberté. Elle assouplit les limites et permet au Soi de prendre sa place, tout en repoussant l’inflation du Moi. Elle « court-circuite notre fonctionnement automatique, notre besoin inné de tout contrôler. » (B.Piccard)
A la place d’Inconscient, on peut aussi parler de part spirituelle ou d’intelligence du corps, d’une force de vie... Pour F.Roustang, c’est le vivant.
En Hypnose, on parle de Dissociation (processus inné et nécessaire à notre développement, à ne pas confondre avec « trouble dissociatif ») et de suggestibilité accrues (mais temporaires), et d’absorption (dans son propre univers). On la conseille pour les troubles psychosomatiques, les charges mentales et émotionnelles, les idées persistantes, négatives, les syndromes dépressifs,anxieux... Elle est apaisante et réparatrice.